Focus sur… les bénéfices de la lumière au profit de l’art et de la culture
Par Henri Coulloumme-Labarthe, Directeur Général du Cluster Lumière
Grâce aux récentes innovations, la lumière prend des formes de plus en plus multiples pour mettre en valeur le patrimoine urbain ou apporter de la festivité, à l’instar de la Fête des Lumières à Lyon ou du festival « Région des Lumières » voulu par la Région Auvergne Rhône-Alpes, qui revisite chaque année le patrimoine de différents lieux emblématiques régionaux et met en scène une ruralité fière de son histoire et de ses traditions.
Le Cluster Lumière se donne comme mission, avec ses membres, de participer à l’attractivité du territoire pour développer le tourisme, et réduire l’exode rural en faisant la promotion aux collectivités de toutes tailles et aux associations culturelles d’un éventail de solutions lumière pouvant être déclinées à tout moment de l’année, lors de la saison touristique d’été, ou d’événements thématiques comme octobre rose, la Saint-Valentin etc.
A Lyon, la Fête des Lumières 2024 s’est achevée le 8 décembre et a une nouvelle fois surpris, ému, et émerveillé son public. S’agissant de la 25ème édition, certaines réalisations des années précédentes étaient de retour, comme un hommage à l’histoire de cet évènement exceptionnel.
Cette année encore, des membres et partenaires du Cluster Lumière ont contribué à cette célébration, en réalisant techniquement plusieurs œuvres grâce à des installations lumineuses créatives et innovantes. C’était notamment le cas de SWING le LAB, qui illuminait la Basilique de Fourvière, de Novelty, qui projetait l’œuvre « L’enfant-Lumière » depuis le quai des Célestins, de GL Events Audiovisual & Power qui s’associait avec la Ville de Lyon pour créer une œuvre liée à l’opération des Lumignons du cœur, et d’Intenscity qui accompagnait les élèves de l’IAE Lyon pour un hommage lumineux au 7ème art à la Manufacture des Tabacs.
Après le temps de la fête, vient celui de la réflexion :
Il convient d’abord d’affirmer que les festivals lumière ont un impact inégalable en matière d’accès à l’art et la culture, au bénéfice des habitants et visiteurs. Ils sont en effet indispensables pour développer une identité positive de la ville et de ses quartiers, en créant des moments festifs et en favorisant la création et le développement culturel et économique.
Leur succès repose sur une coopération étroite de l’ensemble de l’écosystème : artistes lumière, industriels et intégrateurs de solutions lumière, organisateurs de spectacles et d’événements, élus et services municipaux, pour imaginer des animations toujours plus créatives et impactantes, qui permettront à la fois de démocratiser l’accès à l’art et la culture et d’ancrer la lumière dans nos vies quotidiennes, dans sa dimension la plus positive.
Face à ces postulats, la notion de durabilité est un impératif qui s’impose au regard de l’impact environnemental non négligeable des événements : il nous faut réfléchir collectivement à l’éco-conception des solutions lumière, mais aussi à la façon de les déployer dans les villes, en imaginant des solutions « semi pérennes » qui permettent de concilier économie de moyens, durée de vie et flexibilité en matière de création.
Quelle place pour la lumière récréative et esthétique en 2025 ?
Barbara Coudène, Vice-Présidente Communication au Bureau du Cluster Lumière, est également ingénieure en génie civil et urbanisme, architecte DPLG, et directrice du comité éthique et scientifique de SWING le LAB. Dans un entretien, elle s’exprime sur ses perspectives quant à l’avenir des projets culturels lumineux et des innovations techniques qui y sont liées.
La lumière, à la fois technique et artistique, est au cœur de nombreux enjeux sociétaux. Pour Barbara Coudène, le Cluster Lumière représente un outil fondamental pour un secteur qui, souvent dans l’ombre des métiers du bâtiment, doit pourtant être vu et reconnu. « La lumière est une source présente et invisible, à la croisée des enjeux techniques et artistiques. En tant que Vice-Présidente Communication, je souhaite renforcer la visibilité de notre secteur, en fédérant les acteurs autour de ce projet ambitieux », explique-t-elle.
Membre du Groupe de Travail (GT) Art et Culture du Cluster, Barbara Coudène se consacre également à la valorisation de la lumière dans les grands événements comme la Fête des Lumières à Lyon et « Région en Lumières » en Auvergne Rhône-Alpes. « L’objectif est de démontrer l’impact positif de la lumière, à la fois esthétique et récréatif. À travers ce groupe, nous voulons produire un référentiel à destination des collectivités pour les convaincre que la lumière, au-delà de sa fonction utilitaire, peut embellir les villes à moindre coût », souligne-t-elle. Pour elle, la lumière est un outil de bonheur qui transforme les espaces publics et touche directement le grand public.
À l’horizon 2025, le secteur se confronte à des défis de taille, notamment face au sujet épineux de ladite « pollution lumineuse ». « Il ne s’agit pas de supprimer la lumière, mais de maîtriser son usage. Grâce aux innovations, il est possible de réguler son intensité et son impact, afin de créer une expérience visuelle tout en respectant l’environnement », précise-t-elle. Elle évoque également l’importance de rendre la lumière accessible à tous, quel que soit l’âge, la culture ou la situation de handicap. « L’inclusion est au cœur de nos priorités. Chacun doit pouvoir profiter des progrès réalisés dans ce domaine ».
La lumière, conclut-elle, « est omniprésente dans les espaces de vies, les embellit en plus de les sécuriser, et ramène cette dimension onirique. Il faut sortir de l’éclairage purement fonctionnel, et systématiser cette dimension esthétique qui rend la vie plus douce. »
2025 devrait donc être synonyme de défis comme de progrès, avec un secteur de la lumière récréative et événementielle qui continue de repousser les limites de la créativité et de l’inclusivité, tout en intégrant des solutions durables qui contribuent à l’embellissement des villes et à la création de moments culturels exceptionnels.